Les opticiens et optométristes de Côte d'Ivoire sentent leur secteur menacé par des individus qui se transforment en vendeurs de lunettes dans les rues et les marchés. Réunis au sein de l'Association professionnelle des opticiens et optométristes de Côte d'Ivoire (APOOCI), ils ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Ils l'ont fait savoir, récemment, à l'ISFOP-Plateau au cours d'une conférence de presse.

Touré Franck-André, président de l'APOOCI, a d'entrée indiqué que la prolifération des "pseudo-opticiens" de rue a des conséquences pour la profession et pour la population. Il a relevé que non seulement cette situation dévalue la profession, mais également occasionne un gros manque à gagner. Il a évalué les pertes à plus de 2 milliards FCFA. "Nous n'arrivons plus à jouer notre rôle de partenaire de la santé visuelle", a-t-il déploré. Sur les conséquences pour les populations, il a dit en substance qu'il ne s'agit pas de porter des verres pour bien voir, mais de pouvoir préserver la santé. En effet, il a révélé qu'en plus de la santé, l'opticien veille au confort et à l'esthétique.

Auparavant, M. Touré Franck-André a expliqué que l'opticien est une personne qui conçoit et fabrique des verres. Il n'est pas seulement un vendeur de lunettes, c'est d'abord un technicien qui travaille en relation étroite avec l'ophtalmologue. La profession est réglementée par les décrets n° 72-151 du 23 février 1972 et n° 96-877 du 25 octobre 1996. Pour résumer, on retiendra que nul ne peut exercer la professsion en Côte d'Ivoire s'il n'est ivoirien et opticien diplômé. La loi stipule que la profession doit s'exercer dans un local et non en plein air ou dans les marchés.

Les populations ne se tournent-elles pas vers les vendeurs de rue parce que les lunettes des opticiens coûtent cher ? A cette question, le président de l'APOOCI répond : "Nous sommes astreints à une fiscalité qui est difficile à gérer ( ) La qualité ne peut s'affranchir du prix". Pour l'heure, comme il l'a fait savoir, les opticiens ont décidé de faire le nettoyage dans leur secteur. Aussi, ont-ils décidé de s'organiser. Ils ont déjà pris attache avec les autorités de tutelle. "Bientôt, vous ne verrez plus les gens vendre dans les rues", a-t-il conclu.


Source: www.NotreVoie.com